Travailler six pieds sous terre
- Aurélya Bilard
- 30 sept. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 sept. 2024
Ce n’est pas nouveau, le monde du travail inspire les séries TV et le cinéma. Mais avez-vous remarqué que le travail s’immisce aussi dans les fictions relatives à l’au-delà ? Assurer l’onboarding des nouveaux arrivants ou discuter des absurdités administratives avec Bernard de la compta, semble être le destin imaginé par quelques scénaristes pour les défunts. Quand on vous dit que le monde d’après ressemble beaucoup au monde d’avant, cela ne vaut pas que pour l’ère Covid…

Travailler jusqu’à ce que mort s’ensuive… et même après ?
Travailler même une fois mort ! Mais, on ne nous laissera donc jamais tranquilles ? C’est l’amer constat que j’ai fait en (re re) regardant le film Beetlejuice de Tim Burton sorti en salle en 1988. Des personnages travaillent littéralement pour contribuer à gérer le monde des morts. Une femme qui s’était taillé les veines semble tenir l’accueil d’une sorte de purgatoire quand un homme décédé lors d’un accident de la route se retrouve à gérer la paperasse des nouveaux venus. Le monde d’après ressemblant (pour le pire) au monde d’avant.
Sommes-nous voué•es à recroiser Bernard de la compta et les absurdités administratives même quand nous ne serons plus de ce monde ? Non, mais WTF !
Si c’est ce qu’on imagine de la fameuse vie après la mort, je croise les doigts avec encore plus de ferveur pour qu’il ne se passe absolument rien après mon décès. Et le réalisateur américain Tim Burton en a remis une couche en 2005 avec Les noces funèbres. Là encore, on tombe de nouveau sur des morts qui assurent des postes de premières lignes pour faire tourner la maison. Et il n’est pas le seul à imaginer de tels scénarii. Il suffit de jeter un œil au dessin animé Coco de Disney pour s’en apercevoir !
Ce qui me déprime le plus ? Que rien ne nous explique pourquoi certains morts sont contraints de bosser, tandis que d’autres vivent leur meilleure mort, entendez par-là qu’ils n’ont rien d’autre à faire que de jouir de leur statut de défunt. Parce qu’en plus, les injustices sociales se poursuivent une fois que l’on se retrouve six pieds sous terre ? Je vous le dis clairement : je n’ai pas signé pour cette vie et je la subis. Je n’ai pas signé non plus pour cette mort-là. Je vous invite à retravailler le script.
Je tiens à rassurer la team premier degré : j’apprécie énormément ces fictions et leurs visions tantôt humoristiques, tantôt dramatiques voire philosophiques. Je pense tout de même qu’elles nous obligent - collectivement - à nous interroger sur notre rapport au travail. Parce que s’il nous poursuit même dans nos imaginaires de ce qu’est l’outre tombe, c’est probablement parce qu’il prend une place bien singulière dans nos vies. (Pour ne pas dire qu’il prends trop de place)
À noter que d’autres séries et films dépeignent une sorte de bureaucratie céleste avec des personnages travaillant dans l’au-delà. On pense, entre autres, à Miracle workers avec les comédiens Steve Buscemi qui incarne un dieu déjanté et Daniel Radcliffe en collaborateur engagé. Ou encore Soul des studios Pixar, un animé poétique et jazzy où des êtres de l’au-delà encadrent les âmes.
Happy Halloween 🎃
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