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Les dirigeants sont-ils des clowns qui s'ignorent ?

Dernière mise à jour : 3 avr.



Le monde du travail n’est-il qu’un grand spectacle ? Je me suis posé la question avec plus de sérieux qu’à l’ordinaire après avoir lu un article du magazine Stratégies : « Les patrons, nouveaux rois du stand-up ? » « Les CEO se mettent à l’art de la vanne », peut-on lire dans l’introduction. Ma première réaction pour être totalement transparente a été : « Oh non, par pitié ! »


Puis, je me suis demandé s’il s’agissait réellement d’une nouvelle trouvaille des dirigeant•e•s ? Ne font-ils/elles pas cela depuis belle lurette ? Monter sur scène les projecteurs braqués sur eux/elles, réciter leur texte, moduler leur voix... Avec pour motivation d’embarquer leur public. Et avec l’ambition, si ce n’est de déclencher une salve d’applaudissements - et pourquoi pas une standing ovation -, d’engager leurs équipes.


Si vous avez déjà assisté à un atelier de prise de paroles en public - nombre de dirigeant•e•s ont eu l’occasion de passer par là -, vous savez déjà qu’une petite blagounette lors d’un speech permet de détendre l’atmosphère et de capter l’attention de son audience. Mais l’humour, c’est tout un art. Alors, attention au flop.


La question à un million d’euros : peut-on rire de tout ?


On imagine mal son boss faire une blague en annonçant un plan de licenciements… Quoi que parler d’un plan de sauvegarde de l’emploi a des allures de blague.


Et les collaborateurs•trices dans tout ça ? Sont-ils/elles cantonné•e•s au rôle de spectateurs•trices ? Voué•e•s à rire et à applaudir aux bons moments ?


Le créateur de contenu Ryan Sichelstiel (compte Insta : @rysic) a imaginé dans l’une de ses vidéos un monde dans lequel les collaborateurs•trices seraient annoncé•e•s comme des popstars. Sur fond de Lady Gaga et d’un jeu de lumières digne des meilleurs nightclubs des années 1980, Alejandro fait une entrée remarquée dans une réunion en visio. On rigole, on rigole, mais la juste reconnaissance et valorisation des collaborateurs•trices doit-elle passer par leur starification ?


Une chose est sûre, cela doit passer par rendre « l’invisible » visible. J’ai mis du temps à admettre qu’après l’épreuve du casting (le recrutement, ndlr), rester en coulisses ou jouer les doublures ne suffit pas. Il faut monter sur scène. Les premiers pas peuvent être hésitants. La voix, chevrotante. Le rire, bien là, mais nerveux. Démontrer de la pertinence et/ou de l’efficacité de son travail, ce n’est ni pérorer ni se vanter. C’est avant tout évangéliser, faire circuler l’information, répondre aux éventuelles interrogations. C’est du SAV.


Alors, prêt•e à faire partie de ce grand cirque qu'est le monde du travail ?


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