Céline Delaugère en mode IA

Membre de l’Observatoire de l’intelligence artificielle, Céline Delaugère milite pour une IA éthique et responsable. A la tête de My Data Machine, l’ex-mannequin diplômée des Mines ParisTech aide les entreprises à structurer leurs données. Rencontre avec une CEO qui ambitionne de « challenger l’existant grâce à de nouveaux outils ».

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IA : le choc des mondes

« On m’a souvent dit que je ne rentrais pas dans une case, alors même que j’ai longtemps essayé de me conformer. Mais aujourd’hui, j’assume de me définir au-delà d’une seule et même activité. » Et Céline Delaugère ne s’en prive pas… bien au contraire.

Mathématicienne de formation, experte de l’intelligence artificielle - et notamment de la GenAI -, passionnée de triathlon, mannequin internationale entre 2015 et 2019, la co-fondatrice de My Data Machine puise dans son parcours singulier pour innover.

« Lorsque j’étais dans la mode, j’ai identifié plusieurs problèmes propres à cette industrie, dit-elle. Parallèlement, j’étudiais l’intelligence artificielle à l’université de Paris Dauphine et aux Mines ParisTech, ce qui me donnait un aperçu des solutions à proposer. J’ai bien compris que c’était en mélangeant deux mondes totalement différents que j’arriverais à avoir des idées, à créer et à apporter des réponses à des problématiques. C’est comme ça que je me suis lancée dans l’entrepreneuriat, avec cette idée de challenger l’existant grâce à de nouveaux outils. »

De la Fashion Tech à l’imagerie satellite

Elle crée alors Eva Engines, une startup de la Fashion Tech, avant de s’attaquer au monde du retail, de la sécurité ou encore de l’imagerie satellite via My Data Machine, qu’elle fonde avec Ronak Patel, un business partner qu’elle rencontre en 2017… sur Instagram. Après avoir échangé autour de l’IA et de l’entrepreneuriat, le duo s’associe… à distance. En effet, Céline Delaugère est basée en France, quand Ronak Patel, lui, vit en Inde. Tous deux décident d’ouvrir des bureaux dans leur pays respectif et de proposer leurs services de structuration de data aux entreprises de la tech. Au programme : enrichissement, augmentation et nettoyage des données.

« On aide nos clients à créer de la donnée, mais surtout, on les aide à mener leur projet d’IA. Car on le sait, il faut une incroyable quantité de données pour les projets d’IA. Historiquement, nous avons commencé par de l’annotation de données [qui sert à former les modèles d’intelligence artificielle et de Machine Learning, ndlr], des dessins pour créer des images et des vidéos enrichies. On s’est ensuite diversifiés avec du texte, des chiffres et des images 3D. Parfois, on va jusqu’à extraire des données pour des clients, les enrichir, les nettoyer, les structurer et les livrer. »

Et d’ajouter : « Concrètement, cela signifie que si une entreprise a besoin d’entraîner une IA pour faire, par exemple, des statistiques par type de produits présents sur le marché, My Data Machine constitue un échantillon représentatif des produits en s’assurant qu’il s’agit bien des éléments dont a besoin le client pour réaliser ses statistiques et rendre plus performant son logiciel. »

Cette approche leur a permis de séduire une vingtaine d’entreprises réparties dans une quinzaine de pays et d’embaucher 45 personnes, dont 80% de femmes qui occupent elles aussi des postes au profil tech comme data engineer. « Je suis convaincue que la diversité apporte de la créativité, de nouvelles idées et des solutions, explique Céline Delaugère. […] En créant une entreprise entre l’Inde et la France, on fait appel à plusieurs cultures et ça nous a permis d’enrichir les angles de vues. […] La diversité, selon moi, est un facteur clé de réussite. »

Histoire à suivre !